Le courrier CGT |
Mr le président du conseil d’administration S/C Col Delaigue DDSIS… Le Sévigné 146, rue Pierre Corneille 69003 LYON
Objet : Retard dans les secours Copies à Monsieur le Préfet, Mr le Maire de Vénissieux.
Monsieur le Président,
Dans la nuit du dimanche 8 au lundi 9 juin 2003, à 3 h 40, le CTA a traité un appel pour feu de voiture 6 rue Vladimir Komarov à Vénissieux. Le centre de secours territorialement compétent, le CIM de Feyzin, à été alerté immédiatement. Il apparaît que le centre de secours de Feyzin avait déjà un VSAB en intervention à ce moment de la nuit, et que la solution informatique a sonné le FPT en bipant « l’appel général » du centre. Celui-ci n’a finalement pas pu assuré le départ pour cause de manque d’effectif (seulement 4 SP présents au centre après l’alerte sonore du logiciel informatique SIRENA (6 minutes plus tard) soit 8 minutes après l’appel) et les opérateurs CTA ont du déclencher le centre professionnel de St Priest et engager un Fourgon Pompe Tonne de ce centre sur le sinistre. Pendant ce laps de temps, le feu lui n’attendait pas et s’était bien sûr développé et propagé à d’autres véhicules causant de nombreux appels inquiets de témoins au centre de traitement de l’alerte ! Devant cet état de fait, le CTA engageait une minute plus tard le FPT grande puissance du CI St Priest en renfort également. Sur place, les secours ont du faire face à un sinistre qui concernait 7 véhicules, dont un à carburation GPL, et ce sur un parking tristement célèbre ! Cette disposition retenant l’appel général non suivi de l’arrivée au centre de SPV, dans un centre de secours définit à priori comme centre à départ immédiat, a conduit à un retard dans l’acheminement des secours, retard qui se solde par la destruction totale de 7 véhicules et, plus grave, la mise en danger de la population et des agents de St Priest qui se sont présenté plus de 20 minutes après l’appel ! Vous n’êtes pas sans savoir que l’augmentation du délai d’intervention sur un feu impliquant un véhicule GPL expose d’autant plus le personnel. Force est de constater que la sécurité de la population Vénissianne et d’ailleurs des habitants de l’agglomération lyonnaise, caladoise ou givordine est très, trop, souvent subordonnée à un appel général, et donc à la disponibilité aléatoire des SPV. Force est de constater que cette carence implique un engagement tardif d’autant plus périlleux des centres de deuxième appel et qu’il s’avère que la sécurité des personnels des autres centres engagés est dès lors, subordonnée, elle aussi, à la disponibilité des SPV. L’organisation même du SDIS pour environ 80 % du territoire ( mais seulement 25 % des interventions) est articulée autour de cette disponibilité,mais ceci pose un réel problème en milieu urbain ou péri urbain, et dans des centres à très forte sollicitation. Enfin, cette situation a conduit à désarmer totalement le centre de St Priest qui disposait cette nuit là de 14 sapeurs pompiers (13 dans la journée du 8.) car 12 pompiers ont été engagés. Nous nous interrogeons là encore sur les conséquences de ces effets « dominos » et serions curieux de savoir qui d’autre à pu pâtir de cette désorganisation opérationnelle, générée par un simple feu de voiture avec propagation, et ont du attendre les secours d’autres centres sur le secteur de St Priest, Bron ou Lyon 8è cette nuit là ? On peut également légitimement s’inquiéter des possibilités réduites de sauvetages tardifs dans de telles circonstances sur un autre type de sinistre ? Ou des possibilités quasi nulles de défibrillation en cas de ranimation cardio-pulmonaires avec des secours arrivant plus de 20 minutes après l’appel ! Les statistiques opérationnelles sur l’activité nocturne n’avaient sans doute pas pris en compte ces quelques paramètres. Il est donc à notre avis urgent de revoir le dispositif avec les partenaires sociaux, qui sont ceux qui représentent les SP présents sur le terrain chaque jour et les mieux placés pour mesurer ainsi, au quotidien, les carences réelles et avérées du service L’occasion également de rédiger enfin un RO conforme à la loi. Il semble aussi urgent de faire preuve de plus d’humilité sur la belle organisation de notre grand corps, reconnu de tous après l’épreuve du plan rouge de Limonest, car nous sommes convaincus qu’hélas tout n’irait pas aussi bien la journée en semaine et nous pouvons vous le prouver. Les dispositions actuelles seront à l’origine d’un accident annoncé, la chance ne nous épargnera pas toujours… Nous ne pouvons concevoir que l’on gère le service public qu’est le SDIS, qui a pour vocation de sauver des vies, comme une entreprise ou un service administratif qui se doivent absolument d’être rentables ou productifs !!! A compter de ce jour, nous demandons clairement que l’activation effective du groupe « appel général » dans les CI ne soit réalisée qu’APRES avoir la certitude d’avoir des sapeurs pompiers disponibles et prêts à répondre aux bips, et que celui-ci soit supprimé dès lors que cette présence n’est pas certaine ou est aléatoire. De plus, nous vous confirmons qu’il faudra rapidement à nouveau recruter des sapeurs pompiers professionnels supplémentaires pour que notre établissement public puisse fonctionner avec des nécessaires marges de sécurité garanties et ne reposant plus sur la bonne volonté de SPV aussi dévoués soit ils. Car à trop tirer sur la corde… Sachez que nous exigeons très rapidement toutes les explications sur cette affaire et que nous étudions très sérieusement les possibilités de poursuites au pénal pour mise en danger d’autrui ! Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de nos sentiments respectueux.
|
retour page accueil |