le courrier CGT

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                                                                                       Mr le président du conseil d’administration

R/AR, Lyon, le 25 juin 2003                                                        S/C Col Delaigue DDSIS…

                                                                                                             Le Sévigné

                                                                                                    146, rue Pierre Corneille

                                                                                                            69003   LYON

            

Objet : Retard dans les secours

Copies à Monsieur le Préfet, Mr le Maire de Tassin la demi lune, monsieur le Maire de Lyon

  

Monsieur le Président,

 

Dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 juin 2003, à 0h51, le CTA a traité un appel pour feu fumée suspecte au 96 bld Joliot Curie à Lyon 5è, à 200 mètres environ  du centre d’intervention de Tassin.

Le centre de secours territorialement compétent, le CIM de Tassin a été alerté immédiatement, ainsi qu’une échelle de la compagnie de la  Duchère.

Il apparaît que la solution informatique a sonné le FPT de Tassin en bipant « l’appel général » du centre car pas assez de personnel n’était présent immédiatement au CI.

Celui-ci n’a finalement pas pu assuré le départ pour cause de manque d’effectif (seulement 4 SP présents au centre après l’alerte sonore du logiciel informatique SIRENA (6 minutes plus tard) soit 8 minutes après l’appel) et les opérateurs CTA ont du déclencher le centre professionnel de la Duchère à nouveau et engager un Fourgon Pompe Tonne de ce centre sur le sinistre.

Pendant ce laps de temps, l’échelle sur les lieux depuis 1h04 était sans aucun moyen d’extinction ! 

Cette disposition retenant l’appel général non suivi de l’arrivée au centre de SPV, dans un centre de secours définit à priori comme centre à départ immédiat, a conduit à un retard dans l’acheminement des secours, retard qui se solde par la mise en danger de la population et l’arrivée du premier engin équipé et armé en eau pour la lutte contre l’incendie 20 minutes après l’appel ! (Le FPT Duchère s’est présenté sur les lieux à 1h10.)

Vous n’êtes pas sans savoir que l’augmentation du délai d’intervention sur un feu favorise d’autant la propagation et les risques d’embrasement généralisé.

 

Force est de constater que la sécurité de la population de Tassin la demi lune et de Lyon 5è, et d’ailleurs des habitants de l’agglomération lyonnaise, caladoise ou givordine est très, trop, souvent subordonnée à un appel général, et donc à la disponibilité aléatoire des SPV.

Force est de constater que cette carence implique un engagement tardif d’autant plus périlleux des centres de deuxième appel et qu’il s’avère que la sécurité des personnels des autres centres engagés est dès lors, subordonnée, elle aussi, à la disponibilité des SPV.

L’organisation même du SDIS pour environ 80 % du territoire ( mais seulement 25 % des interventions) est articulée autour de cette disponibilité,mais ceci pose un réel problème en milieu urbain ou péri urbain, et dans des centres à très forte sollicitation.

Enfin, cette situation a conduit à désarmer totalement le centre de la Duchère  qui dispose 98% des nuits de l’année de seulement 3 équipes de sapeurs pompiers et qui avait  3 équipes engagées sur cette intervention cette nuit là.

Nous nous interrogeons là encore sur les conséquences de ces effets « dominos » et serions curieux de savoir qui d’autre à pu pâtir de cette désorganisation opérationnelle, générée par une simple suspicion de feu, et ont du attendre les secours d’autres centres sur le secteur de Lyon 5è, Tassin ou la Duchère Lyon 9è cette nuit là ?

On peut également légitimement s’inquiéter des possibilités tardives d’attaque du feu dans de telles circonstances sur un autre type de sinistre ? Ou des possibilités quasi nulles de défibrillation en cas de ranimation cardio-pulmonaires avec des secours arrivant 20 minutes après l’appel !

Les statistiques opérationnelles sur l’activité nocturne n’avaient sans doute pas pris en compte ces quelques paramètres. Il est donc à notre avis urgent de revoir le dispositif avec les partenaires sociaux, qui sont ceux qui représentent les SP présents sur le terrain chaque jour et les mieux placés pour mesurer ainsi, au quotidien, les carences réelles et avérées du service

L’occasion également de rédiger enfin un RO conforme à la loi.

Il semble aussi urgent de faire preuve de plus d’humilité sur la belle organisation de notre grand corps, reconnu de tous après l’épreuve du plan rouge de Limonest, car nous sommes convaincus qu’hélas tout n’irait pas aussi bien la journée en semaine et nous pouvons vous le prouver.

 

 Les dispositions actuelles seront à l’origine d’un accident annoncé, la chance ne nous épargnera pas toujours… Nous ne pouvons concevoir que l’on gère le service public qu’est le SDIS, qui a pour vocation de sauver des vies, comme une entreprise ou un service administratif qui se doivent absolument d’être rentables ou productifs !!!

A compter de ce jour, nous demandons clairement que l’activation effective du groupe « appel général » dans les CI ne soit réalisée qu’APRES avoir la certitude d’avoir des sapeurs pompiers disponibles et prêts à répondre aux bips, et que celui-ci soit supprimé dès lors que cette présence n’est pas certaine ou est aléatoire. De plus, nous vous confirmons qu’il faudra rapidement à nouveau recruter des sapeurs pompiers professionnels supplémentaires pour que notre établissement public puisse fonctionner avec des nécessaires marges de sécurité garanties et ne reposant plus sur la bonne volonté de SPV aussi dévoués soit ils. Car à trop tirer sur la corde…

Sachez que nous exigeons très rapidement toutes les explications sur cette affaire et que nous étudions très sérieusement les possibilités de poursuites au pénal pour mise en danger d’autrui !

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de nos sentiments respectueux.

 
A CGT