communiqué de presse CGT

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Communique de presse 6 mai 2004.

 

               Le LEGISLATEUR à prévu, au travers de la loi du 3 mai 1996, une OBLIGATION DE MOYENS qui doit S'IMPOSER au service départemental d’incendie et de secours.

Celle-ci se traduit par la création et le CLASSEMENT des centres d'incendie et de secours

Ce classement implique un EFFECTIF ET DES MOYENS en PERMANENCE.

Un règlement opérationnel doit définir toutes les modalités de la
MISE EN OEUVRE DE CES MOYENS.


L'ENSEMBLE de ces mesures vise à GARANTIR EN TOUT TEMPS la qualité des secours sur le territoire du département et est la
CONSEQUENCE d’un schéma départemental d'analyse et de couverture des risques (SDACR).


Nous demandons depuis 3 ans:

         
                       La révision du SDACR  (qui date dans le Rhône de 1998 !)

                     
                       Un classement des centres et un règlement opérationnel conformes aux textes

 

               Ces mesures, SEULES GARANTES de la qualité des secours, c’est à dire DE RAPIDITE ET D'EFFICACITE, étant insuffisantes ou inexistantes sont donc susceptibles de mettre en danger la vie de la population et celle des sapeurs-pompiers.


La CGT, après 2 années passées à alerter et à dénoncer les carences, les manquements, le sous-effectif, le manque de qualifications, EST CONTRAINTE de se tourner vers les juges avant qu'un drame ne vienne, une fois de plus, endeuiller une famille ou la profession !

 

               C’est pourquoi une PLAINTE PENALE POUR MISE EN DANGER DE LA VIE D’ AUTRUI avait alors été déposée par notre syndicat se constituant partie civile le 16 Octobre 2003.  Celle-ci est aujourd’hui toujours EN COURS D’INSTRUCTION.

 

               Suite à cette plainte, certaines choses ont évoluées, ainsi un « pseudo » classement des centres a vu le jour dans l’urgence, mais celui-ci n’est toujours pas conforme et fait l’objet d’un recours en annulation auprès du tribunal administratif ; Le SDACR est aujourd’hui en cours de révision, il était temps, mais celui-ci ne devrait pas être prêt avant 2006 !

               Or ce document est la base essentielle et incontournable nécessaire à une bonne prévision, une bonne analyse et une bonne couverture des risques du département. (les risques nouveaux apparus depuis 98 ne sont pas tous connus et ne peuvent donc être couverts correctement)

 

               Nous relevons toujours de nombreuses carences dans l’application de textes réglementaires qui ne sont pas ou mal appliqués au sein du SDIS, alors même que ces textes doivent justement permettre de GARANTIR au maximum  LA SECURITE de la population et des sapeurs pompiers intervenant.

              

               Nous tenons encore une fois aujourd’hui à tempérer l’optimisme et l’autosatisfaction dont la préfecture ou la direction du SDIS font régulièrement étalage dans la presse car nous sommes toujours très inquiets quand aux capacités du SDIS à faire face à toutes les interventions auxquelles nous pourrions être confrontés et ne voulons pas qu’un accident grave se produise..

 

               Il ne suffit pas d’aligner des camions rouges pour faire face à un incident majeur, et même si les manœuvres sont le moyen par excellence de s’y préparer, nous dénonçons les conditions même d’organisation de celles-ci qui ne peuvent actuellement permettre un entraînement correct et une instruction efficace des sapeurs pompiers.

               La façon dont celles-ci se déroulent ne peut en effet garantir l’efficacité du service public d’incendie et de secours : Les engins qui s’y rendent sont remplis tels des omnibus en ramassant ça et là dans chaque centre des SP d’origines différentes, non habitués à travailler ensemble, ceux qui manoeuvrent ne seront pas ceux qui interviendront le jour J, la cohérence des équipes et la connaissance des établissements répertoriés ont totalement disparues depuis la nouvelle organisation structurelle des centres professionnels, certaines jeunes recrues n’ont pas fait de manœuvre depuis leur entrée au corps ; Du fait de changements d’affectations incessants, toute les connaissances des secteurs d’interventions et de leurs spécificités sont passées aux oubliettes, etc… En tant que sapeurs pompiers présents sur le terrain chaque jour, nous pouvons mesurer les désagréments de ces situations et les risques encourus aussi bien par la population que nous irons secourir que pour nous même équipes d’interventions.

              

               Plus inquiétant encore, l’utilisation de sapeurs pompiers volontaires postés, qui malgré tout leur dévouement, sont appelés par le SDIS pour venir en centres de secours monter des permanences au mépris TOTAL des repos de sécurité obligatoires prévus tant par les législations française qu’européenne, et qui, n’ayant pas forcément toute la lucidité nécessaire à l’accomplissement de nos missions, pourraient se révéler dangereux en opérations : Ces SPV viennent toute la nuit en caserne, voire même plusieurs nuits ou journées par semaine, après une journée de travail à conduire un camion, un bus, une ambulance privée, ou après 8 heures passées derrière une machine outil, SANS AUCUN REPOS, pour enchaîner les interventions à un rythme effréné, aux côtés des pompiers professionnels, avec des nuits « blanches » à la clé, puis repartent sans s’être reposés sur leur lieu de travail habituel !!!

 

                    Répondant à nos interrogations, notre direction assimile alors cette « utilisation » de pompiers vacataires à un loisir, à un match de foot !!! N’y a-t-il pas là une forme d’irresponsabilité de nos dirigeants qui connaissent parfaitement mais autorisent ces situations, et plus fort encore essayent de se dédouaner de leurs responsabilités en indiquant à ces SP : « vous devez vous-même vous assurer d’être en parfaire forme pour prendre vos gardes » ???

               Nous voulons DENONCER AU GRAND JOUR CETTE PRATIQUE  DANGEREUSE !

 

               Nous estimons que cette utilisation des SPV postés est  DANGEREUSE POUR TOUS !!!

               Dans le sens ou elle est à notre avis totalement contraire à la réglementation : Comment expliquer sinon la présence dans le code du travail et dans toutes les lois relatives à la protection des travailleurs et les obligations de repos quotidiens et hebdomadaires ?

 

               Notre organisation syndicale souhaite porter à la connaissance de la population tous ces dysfonctionnements afin qu’enfin les élus qui siègeront au conseil d’administration suite au renouvellement de celui-ci débattent de l’organisation du SDIS et oeuvrent pour offrir aux rhodaniens un service public d’incendie et de secours EFFICACE ET PERFORMANT  à même de mener à bien et en toutes circonstances les missions qui lui sont dévolues !

 

               Il est de notre devoir d’informer de ces situations, mais devant la passivité de nos dirigeants, nous décidons d’alerter l’opinion publique, car ce n’est pas une fois que le pire sera arrivé qu’il faudra se dire, sur les cercueils de nos collègues : « ah, si on avait su… ». Le métier de pompier est dangereux, tout le monde le reconnaît, ne pas respecter totalement les lois et règlements en vigueur accentue encore la dangerosité de nos missions, ce que nous ne pouvons raisonnablement cautionner !

 

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